Portrait de la commune

Présentation générale

Condé-sur-Vire est une commune rurale de 4 227 habitants (2022), située dans la Vallée de la Vire, au sud de la Préfecture de St-Lô. Avec Torigny-les-Villes et St-Amand distantes de quelques kilomètres, la commune fait partie d’un bassin de vie et d’emploi très dynamique.

Le 1er janvier 2016, la commune devient une commune nouvelle en fusionnant avec Le Mesnil-Raoult (387 habitants), puis en 2017 avec Troisgots (341 habitants).

Détruite à 50 % lors des combats de la Libération, la commune historique de Condé-sur-Vire connaît un fort développement après-guerre grâce à l’industrie laitière symbolisée par la célèbre marque Elle & Vire, qui compte aujourd’hui encore plus de 750 salariés sur place.

Sur le plan touristique, le fleuve La Vire constitue le trait d’union entre les différents sites remarquables de la commune : la base de loisirs de l’écluse, le chemin de halage, les Roches de Ham, la Chapelle-sur-Vire. Le bocage et sa campagne verdoyante sont l’autre atout de la commune.

La qualité de son cadre de vie, la remarquable desserte routière, son réseau associatif, le tissu économique local en font une commune attractive et reconnue dans le centre-manche.

Accès et plan

Condé-sur-Vire bénéficie d’une desserte routière remarquable. Elle est traversée, du sud au nord, par la 2×2 voies RN 174, accessible depuis deux échangeurs sur la commune. La RN 174 permet de rejoindre en 10 mn l’A84, ce qui rapproche la commune des grands pôles urbains : Saint-Lô à 7 mn, Caen à 35 mn, Cherbourg à 1h, Rennes à 1h30.

Un peu d’histoire

Commune historique de Condé-sur-Vire

De la Préhistoire à 987, on ne sait rien de Condé. Ce nom est cependant d’origine gauloise et a le sens de « confluent », justifié ici par la rencontre entre deux rivières : la Vire et le ruisseau de Précorbin. Il prouve l’ancienneté de la localité.

La Carbonnière :
Ce n’est qu’au 11ème siècle que l’on parle pour la première fois de Condé dans un document écrit, une charte, datant de 1035, qui fonde une «maladrerie », laquelle accueille les malades de plusieurs paroisses. Cette maladrerie devint une léproserie en 1100, au lieu-dit « La Carbonnière ». La maladie de la lèpre apparut en effet dans la région, à cette date, au retour des Croisés de Palestine. La Carbonnière fut réunie, pour ses revenus à l’hospice de Torigni en 1696.

La Boulaye :
Cette portion de la commune fut donnée à l’abbaye d’Aunay en 1134. On y construisit une chapelle dont il reste aujourd’hui des traces. Le nom du village vient du premier abbé : Jean de la Boulaye. De nombreuses terres de l’actuelle commune furent offertes à cette abbaye.

Le Fief Suzerain du Pont :
Ce fief appartenait aux seigneurs des Moustiers : c’est le bourg actuel et ses environs. La plupart des terres d’aujourd’hui constituaient au Moyen-Âge des fiefs minuscules, dont les seigneurs n’ont jamais dépassé le rang d’écuyer. Ce furent des seigneurs-paysans aussi habiles à manier la charrue qu’à tirer l’épée. Inconnus à la Cour, ignorés des grands du royaume, ils faisaient partie de l’arrière ban de la noblesse, le suzerain du lieu étant lui-même arrière vassal. Vivant chichement, ils ne quittaient que rarement leur domaine sinon pour se rendre aux marchés voisins, flamberge au côté et paniers aux bras, pour y vendre les produits de leur terre.

La Guerre de Cent-Ans :
Les seigneurs de Condé en 1418 sont favorables aux Anglais, sans doute parce que des ancêtres de la famille de Brébeuf originaire de Condé ont fait souche en Angleterre dès le 11ème siècle. Ce n’est pas le cas de Torigni. Curieusement, Condé a toujours été épargnée par les Anglais ! Ce n’est pas le cas de Torigni.

Le XVIIème siècle :
Un nom célèbre : Jean de Brébeuf (1593-1649), dont un ancêtre participa à la conquête de l’Angleterre en 1066. Jésuite, il partit en mission à la « Nouvelle-France », c’est-à-dire au Canada, en mars 1625. Il arriva le 15 Juin et y apprit la langue huronne.
Adopté par les Hurons, il subit néanmoins le martyre du feu, lorsque les Iroquois envahirent leurs villages en 1649.
Le neveu de Jean de Brébeuf, Georges, homme de lettres, fut proche de Corneille, de Mlle de Scudéry, de Fouquet. Il traduisit médiocrement des textes latins. Et Boileau l’égratigna passablement dans son Art poétique : « Mais n’allez point aussi sur les pas d’un Brébeuf…… Prenez mieux votre ton… »
Auteur mondain et précieux, non dépourvu de malice, il disait d’une femme trop fardée, « Elle a vingt ans le jour et cinquante la nuit ». Alexandrin fort cruel et bien peu féministe !
Le dernier des Brébeuf est mort en 1790.

Le 18ème siècle :
La plupart des faits du 18ème siècle ont un caractère anecdotique, sauf bien entendu, pendant la Révolution où Condé devient « L’Isle-Sur-Vire ». Son maire, Guérard d’Arganchy est un noble converti aux idées nouvelles.
Les curés de Condé, après avoir accepté la Constitution Civile du Clergé, qui faisait d’eux des fonctionnaires, se rétractent, et entrent en clandestinité.
L’église devient le Temple de la Raison, tandis que ses ornements sont envoyés au « Rocher de la Liberté », c’est-à-dire à Saint-Lô.
Le 1er Avril 1795, «un forfait attentatoire à la liberté a été commis ». On a coupé l’arbre de la Liberté, planté en l’an II de la République…

Le 19ème siècle :
Au XIXe siècle, l’histoire de Condé se confond avec celle de la municipalité, qui s’adapte aux régimes successifs. Les registres des délibérations du Conseil, conservés en mairie, font état d’environ 450 pauvres à Condé pendant la première moitié du siècle, on en compte 186 en 1878.
Pendant longtemps on songe à la création d’un bureau de poste, qui sera finalement ouvert en 1893.
En 1888 : Ouverture de la ligne de chemin de fer Saint-Lô-Guilberville. Le train s’arrête à Condé, et le samedi s’y entassent tous ceux qu’attire le marché de Saint-Lô, avec paniers à beurre, poules, canards, etc.

Le 20ème siècle :
– 1914-1918 : Première guerre mondiale : une soixantaine de Condéens en sera victime.
– 1923 : Apparition de l’éclairage électrique, dans le bourg.
– 1940-1944 : Occupation allemande. En 1944, les maisons de Condé sont endommagées à 78 %. Il y a 15 victimes civiles et 3 blessés. 2 résistants sont déportés, 3 résistants au travail obligatoire sont pendus à la Détourbe. A ce triste bilan, il faut ajouter la mort de 8 militaires.
– 1945-1954 : On reconstruit Condé.
Depuis, la commune s’est développée, grâce, essentiellement, à la présence de l’Union Laitière Normande (ULN) qui a, ces dernières années, pris le nom de Compagnie Laitière Européenne (CLE).

Commune historique de Mesnil-Raoult

S’étirant le long de la Vire, la commune du Mesnil-Raoult est façonnée de terrains vallonnés, où se nichent de pittoresques chemins. Le Mesnil-Raoult doit son nom à ses premiers seigneurs : « la demeure de raoult », telle est sa signification.

Selon certaines personnes, l’origine de « raoult » pourrait avoir des rapports avec la conquête de notre région par les Normands. Ce prénom nordique serait également apparu sous diverses prononciations en Angleterre à l’époque des invasions normande du VIIIème siècle. Autrefois, on disait « les Juifs du Mesnil-Raoult » ou encore « les belettes du Mesnil-Raoult ». Le premier dicton doit venir de quelques scènes anticléricales du temps de la révolution. La deuxième qualifie les Menilrodins de rusés, de méfiants, elle fait également allusion à la beauté puisque le mot « belette » est ici employé comme diminutif de l’adjectif « belle ».

Le bourg du Mesnil-Raoult existe depuis fort longtemps. On hésite encore sur la motte primitive qui est à l’origine de la commune. Il peut s’agir d’un endroit appelé « Le Mont Raoult », situé près du village de la Sauvagerie. Endroit considéré comme stratégique, il domine la Vire sur plusieurs kilomètres. Mais la motte primitive marquée par le nombre d’habitations du XIIIème siècle pouvait se tenir sur la butte où se situe l’église. La paroisse accueillit de grandes familles comme Godefroy dy Mesnil-Raoult, de Carbonnel, de Miette de Lauberie, Frestel… Durant la Révolution, un prêtre; M Dupont, prêta le serment demandé, puis se rétracta presque aussitôt. Alors il fût incarcéré au château de Torigni et fut mis sur la liste de ceux qui devait être transporté à Paris pour être guillotiné, mais la mort de Robespierre mis fin aux massacres et le curé revint au Mesnil-Raoult où il exerca jusqu’en 1802.

Dès le 18ème siècle, une institutrice enseignait au Mesnil-Raoult. Plusieurs bâtiments étaient destinés à l’enseignement : une baraque en bois sur la route du Bailly, la maison de Madame Chardine (près du bureau de tabac), un cabanon en bois dans le cimetière… Il existe aujourd’hui une école maternelle, elle fut construite en 1955.

Naguère, il y eut au Mesnil-Raoult des tisserands et des fileuses dont la disparition s’explique par l’abandon de la culture des textiles et de l’élevage de moutons.

La commune de Mesnil-Raoult comptait en 1913 : 1 maréchal-ferrant, 1 boulanger, 2 épiciers, 1 menuisier, 1 charpentier, 2 couturières, 1 repasseuse, 1 couvreur, 2 ou 3 journaliers, 6 agriculteurs.

Au début du 20ème siècle, le Mesnil-Raoult ne possède aucune voie ferrée mais il est voisin du tramway « Condé/Granville » qui fait halte à 1km du bourg, ce qui favorise les communications. Cette ligne fonctionnera pendant une vingtaine d’années.

En ce qui concerne le patrimoine historique et religieux de la commune, nous trouvons le Manoir de la Prunerie où autrefois habitaient les seigneurs et patrons de la paroisse. Jadis, deux moulins (à blé et à huile) situés sur la Vire, peu éloignés l’un de l’autre se trouvaient au village de la Roque, non loin de l’écluse. L’église existait déjà au 14ème siècle. Elle fut pillée à la Révolution et fut fermée entre 1972 et 1804. Il fallut attendre 1842 pour que l’église soit réparée. La seconde guerre mondiale n’a pas épargné cet édifice. Il ne restera que le clocher de 1868. L’ensemble de l’église fut reconstruit en 1957. Elle renferme deux belles statues : Une Vierge à l’Enfant du 15ème siècle (classée aux Monuments Historiques) et un Saint Jean-Baptiste du 15ème siècle (également inscrit).

Commune historique de Troisgots

Il y eut autrefois, sur le territoire de Troisgots, un château-fort dont l’histoire ou la légende a gardé le nom de Trégoz. D’ailleurs un des seigneurs, Robert de Trégoz qui appartenait à la famille des Goz en fut certainement le fondateur. En 1197, Robert de Trégoz fonda, au bord de la rivière, près du château, un prieuré pour trois religieux chargés de desservir deux paroisses : Trégoz et Hambye.

Ce fut très certainement là l’origine du site de la Chapelle-sur-Vire et de ses pèlerinages à Notre-Dame sur la commune de Troisgots.

Les origines du château de Troisgots remontent au temps précédent la conquête de l’Angleterre par Guillaume Le Conquérant, membre d’une famille Anglo-Normande.

L’église de Troisgots du 19ème siècle ayant pour patron Saint-Laud est de style néo-gothique. Elle fut en grande partie détruite en 1944. Son clocher élevé servit d’observatoire aux allemand pendant les combats de la libération, période pendant laquelle, la commune tint, jusqu’au 31 juillet 1944, une position stratégique.

La Chapelle-sur-Vire, édifice privé, est également de style néo-gothique. C’est un lieu de pèlerinage depuis le VIIème siècle et c’est toujours un lieu très connu par de nombreux visiteurs de la région qui s’y rendent régulièrement.

La commune de Troisgots s’étendait sur 753 ha. Il était tentant de croire que les habitants s’appelaient « Trégoziens » compte tenu des origines seigneuriales, pourtant il sont bien des Trégois(es).

Merci aux auteurs de cette histoire récupérée sur le site internet du collège Albert Camus
www.etab.ac-caen.fr

Patrimoine

La commune peut s’enorgueillir de compter de nombreux lieux et monuments remarquables :

  • Chemin de halage des Bords de Vire (70 km de voie verte aménagés le long de la Vire, reliant Pont-Farcy à Saint-Fromond)
  • Eglise Saint-Martin de Condé-sur-Vire (12è) reconstruite partiellement à la Libération
  • Eglise Notre-Dame de Mesnil-Raoult (19è) reconstruite partiellement après-guerre
  • Eglise Saint-Lô de Troisgots (fin 19è) qui domine fièrement la campagne environnante depuis son promontoire
  • Chapelle-sur-Vire, site de pèlerinage depuis le moyen-âge, qui compte une imposante chapelle édifiée en bord de Vire, et le château de Trégoz (19è)
  • Chapelle St-Jean de Brébeuf, construite en 1993 en l’honneur de ce prêtre missionnaire du 16ème siècle, canonisé en 1930 et devenu saint-patron du Canada.
  • Nombreux manoirs, châteaux et moulins
  • Patrimoine de la Reconstruction : mairie, école élémentaire.